dimanche 15 avril 2007

AYANT COMPRIS QUE SUR L'INNE ET L'ACQIS IL NE ME PIEGERAIT PAS IL TENTA UNE MANOEUVRE DE DIVERSION ET NON NOUS NE PASSERONS PAS NOS VACANCES ENSEMBLE




Putain j' ai les boules c'est vrai qu'il va encore me niquer ce philosoque de mes deux , si je lui propose le coup des vacances en baie d'Arcachon il va surement s'applatir, il y aura Foulon, Juppé et compagnie ( la sécurité de la l'ancienne propriété de Jean Pierre PAPIN sera t'elle suffisante assurée? ) mais non il est vachement plus fort que moi et en plus il est d'un calme Olympien c'est normal il c'est ce qu'il raconte moi pas , et qu'est ce qu'ils font ces nabots de bras gauches et droits, l'un qui veut instaurer une larmichette de protionnelle dans les élections à venir et l'autre depuis qu'on lui a dit qu'on pouvait faire pousser des petits avocats dans son jardin , il passe tout son temps avec Karl Zéro !!!!
L’hémisphère gauche d’un cerveau de droite.
Portrait de Nicolas Sarkozy. Acte 2.
Cambridge, (USA), vendredi 6 avril 2007, 10h10 heure locale.

Rendez-vous fut donc pris pour une seconde séance. Elle eut lieu au même endroit le Jeudi 1° mars. J’arrive donc à huit heures du matin, place Beauvau, avec mes trois acolytes. Apparemment, Nicolas Sarkozy n’avait pas prévu que je revienne accompagné et m’attendait pour un petit déjeuner en tête à tête … De bonne grâce, il fait ajouter trois couverts par un personnel très balzacien dans le costume et la scénographie.
Nous ne parlons pas de sujets qui fâchent – politique, gaullisme, libéralisme, religion, présidentielles, ministère de l’intérieur- et commençons de plain pied avec Sénèque qu’un ami – probablement de qualité…- lui a conseillé de lire au moment de sa traversée du désert après l’aventure du soutien à Edouard Balladur. Je tiens, de fait, les Lettres à Lucilius pour un immense livre pas si éloigné de ça de l’épicurisme et sûrement pas aussi caricatural à l’endroit de la philosophie d’Epicure que le rabâche la vulgate stoïcienne.
Je conçois que ce livre puisse produire les meilleurs effets sur un homme du commun, mais sur un homme qui évolue dans les couloirs des officines les plus élevées de la République, je suis curieux de l’effet. Car on oublie cette vérité élémentaire que, derrière l’icône médiatique, la caricature journalistique, la réduction de l’image publique, les clichés qui constituent l’occasion d’une réputation, bonne ou mauvaise, les images qui amplifient l’amour des conquis ou développent la haine des opposants, il existe un homme de chair et d’os, d’âme et de peur, d’angoisses et de faiblesses, de fragilités et de névroses, un être qui entretient avec les fantômes de son enfance et les spectres de sa mort, ou de celle des êtres qui comptent pour lui, une relation intime dans laquelle tout est dit, mais codé, transfiguré par un inconscient qui enterre tout cela, ne laissant dépasser de temps en temps que des morceaux d’os et des fragments d’âme .
Sénèque ou l’art de vivre avec, de composer avec les coups du destin, de transformer les échecs (politiques) en succès (existentiels), de rencontrer l’essentiel en face, sans fioritures, sans les emballages mensongers des palais du pouvoir ; Sénèque ou les rendez-vous avec la mort, la douleur, la souffrance, le temps qui passe ; Sénèque et l’amitié ; Sénèque ou l’essentiel après quoi la philosophie morale peut plier bagages pour un long temps ; Sénèque et Néron, aussi. Je suis dans le bureau du Ministre de l’Intérieur… Le Ministre, le pouvoir, l’ingratitude.
Je sens la douleur de cette période - où, dit il, il était « redescendu tout en bas » - dans son existence : il n’aime pas les échecs, lui moins qu’un autre. Il affirme faire de la politique pour être aimé. « Comme tout le monde dit-il, parce que tout le monde a envie d’être aimé ». Etrange d’avoir choisi la politique, un monde en noir et blanc où l’on aime si peu, et où l’on déteste tant, même et surtout avec les protagonistes de son propre camp. En politique, il n’y a que des alliances opportunistes, des amitiés de tactique, des liaisons de stratégie aussi vite conclues que dénoncées.
Dans cet univers vipérin, chacun cache une dague dans sa manche et l’on n’est jamais poignardé que par ses plus proches – ici comme ailleurs. Faire de la politique pour être aimé est une étrange démarche, car, dans ce bassin de murènes, on récolte bien plus souvent la haine, le mépris, la détestation dans ce monde ci que dans d’autres où, pourtant, les passions tristes font aussi la loi. Je ne crois donc pas Nicolas Sarkozy quand il avance cette idée écran : la politique pour être aimé….
A l’évidence, quelque chose d’autre se cache derrière ce paravent. Car l’exercice politique haut de gamme, à ces niveaux de dangerosité psychiatrique, a plus à voir avec la quête d’une puissance défaillante qu’avec un besoin d’amour, elle parait plus en phase avec un manque de soi plus qu’avec une envie d’exister dans le regard aimant d’autrui . Un freudien verrait probablement dans cette tyrannie de la puissance défaillante - qui architecture une existence toute entière- un écho à la castration, donc la menace d’une ombre du père – du géniteur, père réel, aux modèles politiques, pères symboliques, évidemment.
Belles lumières dans le jardin du Ministère. Des immeubles autour, paisibles, calmes, avec vue plongeante sur le carré de pelouse, les arbres et un panier de basket accroché à l’un d’entre eux- un morceau de vie dans un bunker de la nation. Une antenne immense avec des câbles qui arriment l’ensemble au sol : le totem des communications de la police française. La voix des Fouché et de ses comparses d’aujourd’hui partant codée, cryptée, porter la bonne nouvelle policière dans tous le pays.
Beaux produits, bonne cuisine sur la table du petit déjeuner. Service impeccable. Œufs au plat, jus d’orange, café, pain grillé, confitures… Non loin, en face du bureau, une table avec la presse du jour et les quotidiens. Derrière le fauteuil du ministre, une horloge à affichage numérique (la même tuait le temps avant le changement de millénaire sur la façade de Beaubourg pendant des mois…) décompte compulsivement les heures, les minutes, les secondes qui (nous) séparent des élections… Le Ministre, le pouvoir, l’angoisse.
Le sablier post-moderne en instrument de Vanité, voilà probablement un indice sur l’âme de l’homme qui court après le temps, que le présent n’intéresse qu’en regard du futur, de l’avenir, de demain. Incapable de jouir de l’instant, il semble toujours le sacrifier pour un temps à venir. Il confie que, depuis toujours, ce qui l’intéresse c’est l’étape suivante : « Quand j’étais jeune militant, au fond de la salle, je voulais être devant. Quand j’étais devant, je voulais être sur la scène. Quand j’étais sur la scène, je voulais être à la tribune. Quand je me suis trouvé à la tribune, j’ai eu envie de plus, de mieux, de la marche d’après. Je suis fait comme ça… ». Le Ministre, le pouvoir, la solitude.
Je me prend à penser : mais que peut désirer ensuite cet homme s’il est élu président de la République, sinon sa réélection ? Et après une éventuelle réélection ? Dès lors la République, la Nation, l’Etat, le bien public, l’intérêt général, la France, le drapeau, et autres personnages fantoches de la pièce de théâtre qui se joue nationalement, tout cela compte pour bien peu, sinon rien . La politique cache de petites histoires psychiques, elle dissimule les micros aventures de l’inconscient d’un homme seul, fragile, inachevé, mutilé, souffrant. La course à la présidence de la République n’est pas seulement une affaire politique, mais aussi (et surtout ?) une logique thérapeutique, une cure sur le divan, une plainte mal contenue débordant sur tout le pays pris en otage de ce traitement . Plainte de douleur muette, de souffrance silencieuse, mais néanmoins réelles…
Nous parlons d’Albert Cohen. Je tiens Belle du seigneur pour un très grand livre dans l’histoire universelle de la littérature. Il acquiesce, confirme et détaille son plaisir à lire le monologue d’Ariane au bain, mais précise qu’il préfère Le livre de ma mère… Première phrase de ce livre : « Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte ». Le Ministre, l’amour, la mère.
Il embraye sur Yasmina Reza, raconte comme elle est venue le trouver pour écrire sur lui et suivre sa campagne. Comment il a donné son accord pourvu qu’elle ne pose aucune question. Confirmé qu’en cas d’accord, il lui laisserait libre accès à ses archives. « Si je gagne, ce sera le roman du couronnement, de l’apothéose. Si je perds, celui du tragique. Dans les deux cas, ça fait une histoire intéressante ». Le Ministre, l’écrivain, le roman- et ses personnages…
Il parle de Dans la luge de Schopenhauer, sa dernière pièce, avoue préférer Le dieu du carnage ( vue avant de faire la connaissance de son auteur) dans laquelle une scène met en présence un couple, lui à terre, roulé en boule, comme un chien, au pied de sa femme. Il lui demande s’il l’aime encore, elle touche du bout du pied l’homme avachi. On ne sait si elle va lui donner un coup ou pas… Racontant cette scène, son visage quintessencie l’angoisse qu’il incarne à cet instant… Regard d’enfant angoissé. Je sens que cet homme a vibré à la théâtralisation de cette situation existentielle dans laquelle il a dû probablement se trouver, l’inconscient fouaillé. Le Ministre, l’amour, la femme.
Sur la souffrance – celle du Ministre ayant misé sur le mauvais cheval présidentiel, celle de l’homme amoureux d’une femme qui a peut-être eu besoin du corps d’un tiers pour affirmer son amour à l’homme de sa vie -, il énonce une vérité stoïcienne : la réalité de la douleur est moins douloureuse que la peur de la douleur. On sent la découverte vécue et la quiétude suivant la trouvaille, comme un enfant ravi du bonheur d’une paix conquise. Celui qui rit de Socrate jouit de ses trouvailles socratiques. Tant mieux pour lui ; tant mieux pour Socrate.
Il avoue ne pas aimer attendre, être pressé, il apprécie les passions fortes, les sensations et les émotions denses, il veut mille vies dans une, la sienne. Je comprends cette façon de voir les choses, car je suis dans le même état d’esprit. Mais lui dans l’inquiétude dispersée, moi dans la quiétude concentrée. Lui, intranquille éparpillé dans les fragments, moi tranquille dans le grand tout. Lui nerveux sans cesse, moi serein tout le temps. Lui n’aimant pas l’introspection, la philosophie, Socrate, moi ayant construit ma vie sur cette discipline, et avec elle, comme une ascèse, depuis des années, puis acquis mon équilibre de haute lutte tant mon départ dans la vie fut contemporain de cauchemars qui rendaient très improbable une vie heureuse.
Sentant probablement mon accord avec lui sur la jubilation dans l’exercice de ces vitesses existentielles, il me demande : « vous êtes comme ça vous aussi, non ? ». J’acquiesce. Il ajoute : « Je m’en doutais. J’ai le regret de vous dire qu’on pourrait partir en vacances ensemble ! ». Suivent des considérations qui, à propos des complicités de personnes, écartent la politique et mettent au centre le « style »… Comment ne pas être d’accord ? Le style, autrement dit, la petite musique reconnaissable, le ton, le tempérament, le caractère, la façon, le mode d’être, l’existence impossible à dupliquer , la singularité, la subjectivité – hors réputation, cet inévitable malentendu .
Je m’arrête sur cette idée étonnante : partir en vacances avec Nicolas Sarkozy ! Un instant, je me suis vu dans un décor de rêve, un endroit méditerranéen, mer et soleil, ciel insolemment bleu et chaleur estivale, certes, mais avec un entourage cauchemardesque : sur la terrasse matutinale, André Glucskmann reprend de la confiture, Pascal Bruckner lui demande le pot, Doc Gynéco se verse du café, Christine Angot attend son tour pour le pain grillé, Alain Minc demande du Nutella, Johnny Hallyday a la bouche pâteuse, et l’on attend le passage de BHL qui rentre du Darfour et repart à Marrakech… Je sens que cette idée de vacances est un piège, non qu’il me le tende à dessein, - du moins je ne le crois pas, je l’imagine sincère à ce moment…- mais parce que cet entretien, si Philosophie magazine conserve ce moment-là, ne sera probablement vu et lu que par le prisme de cette invite en forme de boutade.
Je me réveille un peu, n’étant guère du matin. Le rêve des vacances devenu cauchemar m’a sorti du brouillard… Dehors les bruits de la ville, l’activité du monde, la rumeur de Paris. Le petit déjeuner se poursuit dans le calme. Finies la nervosité et l’agressivité des premiers moments de la semaine précédente, finis les gestes qui trahissaient la contrariété, l’agressivité, l’agitation. Dans ce bureau du ministre de l’intérieur, dans cet emploi du temps de candidat aux présidentielles, de patron d’une formation politique de droite majoritaire, nous parlons de Cohen et Rabelais, de Céline et Schopenhauer, de Sénèque et Shakespeare… Inattendu.
Et puis ce moment où tout bascule, où je crois comprendre ce qui fait le grand fauve en politique, ce point commun à tous les gens de pouvoir, droite et gauche confondues, pourvu qu’ils soient dans des partis à même de se trouver effectivement aux affaires : le mépris des lois, l’envie d’occuper un poste, le plus important possible, qui rende possible ce mépris au quotidien, et pour longtemps, car il n’y a au pouvoir que gens sans foi ni loi. Ou du moins pour qui il n’existe qu’une foi et qu’une loi : Soi.
Le Ministre de l’Intérieur, celui qui veille au respect de l’ordre, de la Loi, celui qui fait respecter la conformité de l’action publique au contrat républicain et aux règles constitutionnelles en disposant du pouvoir de mettre en branle la force publique, celui qui a les moyens d’activer par la voie disciplinaire et policière la répression de tout ce qui (lui) semble un désordre, cet homme là, donc, dans son bureau Place Beauvau, fait l’éloge de la transgression…
Voici ses propos : « Je pense que l’on se construit en transgressant, qu’on crée en transgressant. Moi-même j’ai créé mon personnage en transgressant certaines règles de la pensée unique. Je crois en la transgression. Mais ce qui me différence des libertaires (dont j’avais pris soin de lui dire que c’était ma famille), c’est que pour transgresser il faut qu’il y ait des règles ! Il faut qu’il y ait de l’autorité, il faut qu’il y ait des lois. L’intérêt de la règle, de la limite, de la norme, c’est justement qu’elles permettent la transgression. Sans règles, pas de transgression. Donc pas de liberté. Car la liberté, c’est transgresser ». Sidérant : la saillie mérite une note sur sa fiche aux renseignements généraux…
J’ai souvent entendu d’anciens gauchistes devenus chrétiens (Philippe Sollers, Jacques Henric, Guy Scarpetta et une partie de la bande d’Art-Press, dont Catherine Millet) défendre Jean-Paul II d’une main et Sade dans l’autre, célébrer les vertus de l’église catholique, apostolique et romaine en même temps que les bordels, les hôtels de passe, les filles du trottoir, les cérémonies sado-masochistes. Ceux-là communient en Georges Bataille qui fut, ontologiquement, le paradoxal défenseur de l’ordre répressif afin de pouvoir le transgresser, puis de jouir de cette transgression. Sade, Bataille, Sarkozy, mêmes combats ?
D’une part l’ordre, la loi, le pouvoir, la norme, le code pénal, la police, la réglementation, la discipline, l’autorité, la force, le Ministère de l’intérieur, d’autre part la négation de tout cela : la liberté entendue comme la licence, la possibilité de faire ce que l’on veut, quand on veut, comme on veut, sans jamais avoir de comptes à rendre à personne. Quelle meilleure place pour un tempérament rebelle aux lois que celle de chef de la police nationale ? Ou pour un individu désireux de s’affranchir et de tuer le Père que celle de patron des forces de l’ordre ? Pour l’ennemi des lois, quel poste plus stratégique que celui de gardien de la loi ? Exercer le pouvoir, c’est être sûr de disposer de l’impunité. Etre au sommet, c’est n’avoir personne au-dessus de soi.
Le Roi n’a que des sujets. Il ne rend donc de comptes qu’aux principes, aux grands et gros mots, autrement dit, à la Loi qu’un subterfuge verbal républicain identifie à la volonté générale, donc à la souveraineté populaire qui a le bon goût de ne jamais demander de comptes . Des comptes que, de toute façon, on ne lui donnerait pas… Au dessus de soi, la Loi sur laquelle on peut s’asseoir. A quoi sert un trône sinon ?
Nous allions vers la fin de notre entretien. J’étais le libertaire qui défend la loi, il était le disciplinaire qui célébrait la transgression ! Le ministre de l’intérieur ne trouvait aux règles qu’une bonne raison d’exister : la possibilité de les ignorer ; le philosophe nietzschéen parlait pour peu d’interdits, mais pour des interdits majeurs, fondateurs de communautés qui, sinon, deviennent impossibles. Et le premier n’excluait pas de partir en vacances avec le second.- qui, lui, n’envisageait pas la chose… Le monde à l’envers !
Les sabliers vinrent rappeler au candidat qu’il avait autre chose à faire que discuter et tirer des plans sur la comète philosophique. Je me souvenais que, dans le courant de la conversation, il avait affirmé, lorsque nous parlions d’Albert Cohen et d’amour, que le désir d’une chose est plus fort que sa réalisation. Savait-il qu’en affirmant : le désir ne tient jamais ses promesses, rien n’interdisait qu’on pense aussi au désir d’être sur la marche du dessus, celle qui le fascine tant, autrement dit de son envie viscérale d’être Président de la République ?
Aveu, clin d’œil, lapsus, soulèvement d’une partie du voile ? Morceau d’inconscient voguant sur l’océan noir comme un bloc de glace à la dérive ? Hameçon ? Dérapage qui livre une clé majeure ? L’horloge continuait à tuer le temps qui le sépare du résultat de la consultation nationale. La lumière devenait moins douce, plus pure, le jour se levait, la matinée s’entamait, il était neuf heures passées. Dans l’embrasure de la porte, il me confie le plaisir qu’il a eu à ces conversations. Sans sourciller, le plus sérieusement du monde, il ajoute : « vous viendrez me voir quand je serai en face »… Nouvelle sidération !
Dix minutes plus tard, sur le trottoir justement en face de l’Elysée, à quelques pas des grilles du ministère, j’attends pour laisser passer probablement sa voiture blindée qui sort. Couleur sombre, verre fumé. Une voiture grise du ministère de l’intérieur devant, la même derrière. Le cortège glisse, passe, part. Probablement pour le meeting du soir à Bordeaux. Ou pour ailleurs, avant. Dans son bureau, il y a Proudhon et Nietzsche, Foucault et Freud qu’il ne lira probablement pas. Peut-être déjà dans une poubelle, ou offerts, ou je ne sais quoi d’autre – des cadeaux pour la retraite de Chirac...
J’ai de la compassion - de la « tendresse de pitié » écrirait Albert Cohen- pour un être qui se détourne autant de lui-même, qui déteste son enfance, qui rit du projet de Socrate, qui veut toujours être dans un temps qui n’existe pas et qui, pour ce faire, piétine son présent avec la même ardeur qu’il foule son passé lointain ; j’ai de la compassion pour cet individu qui voudrait tellement être aimé et, maladroit, se fait tant détester ; j’ai de la compassion pour cet homme blessé qui croit pouvoir panser ses plaies avec les fétiches de la puissance ; j’ai de la compassion pour cet homme fragile qui sur joue tellement la force ; j’ai de la compassion pour cet homme qui n’échappera pas à lui-même : qu’il soit un jour Président de la République, ou qu’il ne le soit pas. L’air était frais, la lumière rasante, le soleil cru, les ombres humides. Je n’aurais pas échangé une seconde de sa vie pour une seconde de la mienne…

1 commentaire:

TECHNOSAUVEUR a dit…

note | Tags : noël forgeard, parachute doré

Commentaires
Mr PINET

VOUS RAISONNEZ FORT JUSTEMENT et JE PENSE QUE TOUS NOS MINISTRES ET DEPUTES QUI ONT PARTICIPé à CREUSER LA DETTE DE LA FRANCE DEVRAIENT AVOIR TOUS LEURS BIENS PROPRES SAISIS........
Alain MAROUBY

Ecrit par : marouby alain | 12.04.2007

RAPPELONS AUX FRANCAIS LA DETTE DE LA FRANCE
http://cluaran.free.fr/dette.html

Ecrit par : marouby alain | 13.04.2007