vendredi 8 décembre 2006

NOUVEAUX MEDICAMENTS POUR LES MAUX DE TETE DE NICOLAS


LES MAUX DE TETES DISPARAISSENT AVEC LA FUMETTE

Mieux vaut cela que de courir à pieds derrière les 4x4 place BEAUVEAU

Non content de s’afficher en meeting avec des consommateurs de drogues notoires comme Johnny ou Doc Gynéco, alors qu’il prétend par une loi liberticide en prévenir l’usage par la répression, Nicolas « Iznogood » Sarkozy de Nagy-Bocsa va aussi chercher ses soutiens et ses méthodes dans les franges les plus extrêmes de la droite française et internationale. Fils spirituel de Charles Pasqua et de Jacques Chirac, un label en matière de coups tordus et d’esprit de tueur, il s’entoure de lieutenants aux idées très contestables. En plus des cadors cités dans cette enquête, il se rajoute aujourd’hui des élus condamnés pour corruption comme Alain Carignon et demain le repris de justesse Alain Juppé ? La chasse à la boulette de shit n’est qu’un élément dans leur doctrine néo-conservatrice à faire pâlir d’envie J.M le Pen ou G.W.Bush. Galerie de portraits et morceaux choisis trouvé sur un forum Internet particulièrement bien documenté.
Laurent Appel
par carabin44
Voila j’ouvre un nouveau feuilleton où il y aura plusieurs épisodes. Je vais vous présenter les amis de Nicolas Sarkozy, pour que tout le monde sache vraiment qui ce monsieur fréquente, et qui nous risquerions d’avoir au gouvernement si par malheur les français faisaient l’erreur fatale de l’élire en 2007.
Alors le premier est Monsieur Devedjian ! Toujours prompt a faire la morale aux autres !
Patrick Devedjian : Facho devant !
Partisan notoire de M. Sarkozy de Nagy-Bocsa depuis plusieurs années, M. Devedjian est un symbole de l’imprégnation profonde des idées d’extrême droite, y compris les pires, dans la droite de gouvernement. Étudiant en droit dans les années 1960, il adhère aux groupuscules d’extrême droite Occident (dont il devient un dirigeant) et Europe-Action. Militer à l’extrême droite n’est pas anodin et à cette époque moins que jamais. Après la fin de la fin guerre d’Algérie et la déroute de Maître Tixier-Vignancourt (aux présidentielles de 1965 et surtout aux législatives de 1967), l’extrême droite française est numériquement infime, elle n’a strictement aucune influence, aucune prise sur les évènements ; seuls les militants les plus durs, les plus convaincus, les plus racistes restent encore, d’autant que la droite gaulliste et non gaulliste n’est pas spécialement regardante sur le recrutement de ses membres (cf. notamment Encyclopædia Universalis, article « L’extrême droite en France depuis 1945 », 2e partie, et Histoire de l’extrême droite en France, dir. Michel Winock, éd. du Seuil, « Points »-histoire, 1993, chapitre 7). Occident ne rassemble que 800 membres, parmi lesquels plusieurs futurs élus de droite : M. Madelin, M. Goasguen, M. Abitbol, M. Alain Robert, M. Guillet, ou encore M. Longuet, qui y est chargé de la doctrine.
On est édifié sur cette doctrine en lisant le numéro 2 d’Europe action (février 1963), où un certain P. Lamotte écrit : « La race est en tout cas la nouvelle patrie, “patrie charnelle” qu’il convient de défendre avec un acharnement quasi animal. » ; ces propos tenus à l’université d’Occident :
« les nationalistes français constituent contre la république maçonnique et ploutocratique, le Parti de la nation française » (n° 3) ; « Tout fascisme est l’expression d’un nationalisme qui, seul, peut cristalliser la volonté de la jeunesse en un immense élan révolutionnaire : le nationalisme c’est la jeunesse au pouvoir » (n° 5).
Ou encore, ces slogans : « Gauchistes, ne vous cassez pas la tête, Occident le fera pour vous » ; « Mort aux Bolches » ; « Sous-développés = sous-capables ». En effet, Europe-action choisit le combat sur un plan idéologique, Occident, l’activisme et la violence. Tous deux soutiennent les ségrégationnistes américains, la République sud-africaine de l’apartheid, la Rhodésie des colons racistes. Occident est dissous le 1er novembre 1968 après un attentat à l’explosif - et parce qu’il n’est plus d’aucune utilité au pouvoir gaulliste, maintenant que les évènements du printemps sont finis : cf. Ras l’Front n° 55, mai 1998. « Europe-Action servit d’organe et d’encadrement aux plus redoutables néo-fascistes français des années 60. » (Joseph Algazy, La Tentation néo-fasciste en France (1944-1965), Fayard, 1984).
M. Devedjian adhère au parti gaulliste en 1969 ; il participe à la rédaction des statuts du R.P.R. puis devient un des avocats personnels de M. Chirac jusqu’au début des années 1990, et continue par la suite de le conseiller ; mais, sentant le vent tourner 1993/1994, il choisit M. Balladur (Le Monde, 9 mai 2002). Pour autant, il ne renie pas vraiment son passé. Au contraire, lui qui ne parlait pas l’arménien dans sa jeunesse se rapproche des milieux arméniens les plus nationalistes. Il a été l’avocat du groupe terroriste arménien Asala (raciste et antisémite), auteur d’un attentat à la bombe à Orly en 1983, qui fit 8 morts (dont 4 Français et 2 Turcs) et 56 blessés le 15 juillet 1983 : c’est le pire attentat commis sur le sol français depuis des dizaines d’années. Maître Devedjian a le droit de défendre qui il veut. Le problème est ailleurs : dans son édition du 15 août 1983, l’hebdomadaire turc Nokta et plusieurs journaux français publiés au même moment, rappelaient que le futur maire d’Anthony locales avait proféré des paroles menaçantes pour la compagnie Turkish Airlines , dont le bureau a été frappé par l’attentat d’Orly : « Il va être dangereux d’utiliser la Turkish Airlines. » M. Devedjian persiste et signe dans un entretien à l’Armenian Reporter du 6 juin 1985 :
« Tout le monde considère les membres de l’Asala comme des terroristes, moi je vois en eux des résistants ! [...] Je ne considère pas que les Arméniens qui tuent des diplomates turcs soient des terroristes. Je les considère comme des activistes. [...] À l’issue de notre combat, il sera possible de libérer les terres ar méniennes en Turquie et de les réunifier, indépendamment de l’Union soviétique, avec l’actuelle Arménie. [...] Dans l’histoire, les Turcs ont déjà perdu les trois quarts de leurs territoires. Ils accepteront par la force la naissance d’une nouvelle Arménie. »
Sa haine raciste des Turcs allant plus loin que sa haine de la gauche et de l’extrême gauche, M. Devedjian a explicitement appelé l’Asala - toujours dans son entretien à l’Armenian reporter- à se rapprocher de l’ignoble Parti des travailleurs du Kurdistan (P.K.K.), organisation terroriste marxiste-léniniste presque en sommeil depuis l’arrestation de son chef mais qui, jusqu’en 1999, terrorisait autant les paysans kurdes que les exactions de l’armée turque (laquelle s’est d’ailleurs calmée depuis). Le P.K.K. est aujourd’hui moins marxiste-léniniste qu’avant, c’est vrai : il a aussi tâté à l’islamisme chiite et au trafic de drogue (Quid 2005, p. 1436 ; Notes et Études de l’Institut de criminologie de Paris, n° 30, octobre 1995, n° 33, octobre 1996). - M. Devedjian a vitupéré l’arrestation de son chef, en 1999, parlant d’« acte de piraterie internationale ». La nomination de M. Le Gallou, cofondateur du Club de l’horloge et théoricien de la préférence nationale, comme adjoint à la culture par le maire Devedjian 1983, paraîtrait presque anodine.
Au Monde du 13 février 2005, M. Devedjian confie : « Je ne me suis jamais caché de mon passé. J’étais d’origine arménienne et c’est aussi une façon, pour moi, de me sentir français. J’étais anticommuniste et, finalement, je n’ai pas changé. Je me suis engagé pour la cause de l’Algérie française. »
L’unité d’une vie...
le 2eme : Hervé Novelli !
Hervé Novelli : Haro sur l’Europe et les Arabes !
Lui aussi ancien membre d’Occident, d’Ordre nouveau (successeur d’Occident, dissous le 28 juin 1973 pour troubles à l’ordre public, mais beaucoup plus proche du parti gaulliste qu’Occident) et du Parti des forces nouvelles (P.F.N., extrême droite favorable à la droite de gouvernement), M. Novelli reconnaît lui-même qu’il « sent le soufre » (Ras l’Front n° 58, octobre 1998 ; Le Monde, 28 mai 1998).
Au préalable, citons encore quelques propos d’Occident : « l’imposture et l’hypocrisie de nous mettre sur le dos : Auschwitz, Dachau, Buchenwald et d’inventer la fable des six millions de morts » (université n° 3) ; « Il nous paraît vain de vouloir tracer un programme complet et définitif. Nous ne sommes pas un mouvement électoral. Notre principal souci est de rester fidèle à une ligne de pensée que je définirai ainsi : Barrès, Maurras, Drieu, Brasillach », respectivement le théoricien d’un nationalisme français à base raciale (Zeev Sternhell, Maurice Barrès et le nationalisme français, éd. Fayard, 2000), l’inspirateur de l’Action française (droite royaliste qui, selon M. Sternhell et un nombre croissant d’historiens, annonce le fascisme), et deux des plus célèbres écrivains français explicitement fascistes (cf. Pascal Ory, Les Collaborateurs, éd. du Seuil, « Points »-histoire, 1980, pp. 208/215 sur Drieu La Rochelle et pp. 118/121 sur R. Brasillach).
Quoi d’étonnant à ce que M. Novelli ait obtenu le soutien du F.N. aux élections législatives de juin 1997, en échange d’un engagement à s’opposer au traité de Maastricht et à défendre la « préférence nationale » ? C’est qu’il ne récuse en rien son passé : « Je n’ai pas un regret. Occident, c’était un anticommunisme dans lequel je me reconnais toujours. [...] Ne tombons pas dans le piège de la béatification de l’extrême gauche et de la diabolisation de l’extrême droite. » (Le Monde, 13 février 2005).
M. Novelli n’a rien d’un député de base dont le parcours relèverait de l’anecdote. Chargé des relations avec le Parlement pour la chambre syndicale de la sidérurgie parisienne, il s’occupe aussi la campagne du giscardien Michel d’Ornano à la mairie de Paris en 1977, - sûrement au nom de la neutralité politique hautement proclamée par le patronat. Il entre au parti républicain en 1986, devient chef de cabinet de M. Longuet, puis secrétaire général du Parti républicain à ses côtés (1). M. Longuet ne manifeste pas plus de regrets que son ami pour son passé à l’extrême droite activiste et raciste : « Je connais depuis trente ans les qualités personnelles d’Alain Robert, son courage, sa générosité et son refus de tous les conformismes. Aux époques difficiles de la décolonisation et du communisme, ses qualités se sont exprimées par des jugements très actifs - trop, jugent certains, ce que, pour ma part, je ne pense pas. » (Le Monde, 25 mars 1993). Dirigeant d’Occident aux côtés de MM. Madelin, Longuet et Devedjian, M. Robert passa par Ordre nouveau, le Groupe union et défense (G.U.D., extrême droite étudiante) le fn puis le P.F.N., avant de rejoindre le bien à droite C.N.I. puis le R.P.R. (il est aujourd’hui au R.P.F. de M. Pasqua) : un homme très « actif ».
M. Novelli déplore que le F.N. et la droite ne se soient pas alliés plus souvent après 1988 et approuve vigoureusement les présidents de région élus grâce à l’extrême droite, comme M. Millon :
« Les gens y voient bien autre chose que la relation au fn. Ils ont apprécié le bras d’honneur. Le politiquement incorrect, c’est ce qui rapporte aujourd’hui. Le refus devient une attitude sympathique. »(Le Monde,, 16 mai 1998).
Délégué général de Démocratie libérale quand le Parti républicain prend ce nom après l’élection de M. Madelin à sa tête, M. Novelli est la cheville ouvrière de la convention nationale du 16 mai 1998, où D.L. fait scission de l’U.D.F. Il s’occupe alors des relations avec M. Millon et se retrouve au comité directeur du Club Idées-action, qui s’attache à rapprocher droite et extrême droite, sur le modèle italien (Ras l’Front, op. cit.). Son refus de la construction européenne et sa conception raciste de la nationalité, hautement proclamée en juin 1997, à la demande du F.N., n’est qu’un élément parmi d’autre d’une carrière très ancrée dans les idées d’extrême droite. Ce charmant personnage a aussi des idées libérales bien arrêtées en économie et une proximité politique avec M. Sarkozy de Nagy-Bocsa. Il est le coauteur du rapport dit Ollier-Novelli, prônant entre autre des privatisations massives pour réduire drastiquement le champ de l’intervention publique, dans la droite lignée de ce que fit Mme Thatcher au Royaume-Uni.
Le « sarkozyste » Hervé Novelli est désormais secrétaire national de l’U.M.P. chargé des fédérations, avec le non moins fidèle M. Estrosi (Libération, 14 décembre 2004).
(1) Soit dit en passant, il semblerait que M. Novelli soit aveugle, car son supérieur a été mis en examen pour sa participation personnelle au financement occulte du P.R., entre 1987 et 1992, mais pas lui. C’est étonnant comme le P.R. a compté d’aveugles. M. Raffarin, du P.R., et dirigeant de l’U.D.F. n’a rien vu quand MM. Léotard et Donnedieu de Vabres ont blanchi 5 millions de F en 1996. Vice-président de D.L., avatar du P.R. Il n’a sans doute rien vu non plus quand M. Madelin et ses amis ont poursuivi l’opération de blanchiment (faits établis par la justice mais qui n’ont curieusement pas donné lieu à une mise en examen).
un 3eme : Christian Estrosi
Christian Estrosi : « Bac moins 6 »
« Fidèle parmi les fidèles » comme l’écrit Libération(op. cit.), M. Estrosi est un peu trop jeune pour avoir milité à Occident ou Ordre nouveau : il est né le 1er juillet 1955. Il n’en n’est pas moins un partisan résolu d’alliances avec le F.N. et d’une orientation à droite toute se son propre parti. C’est assez logique : il a commencé sa carrière politique comme fidèle de M. Médecin, le très à droite - et très corrompu - maire de Nice, au point d’être rangé parmi les « bébés Médecin » (cf. par exemple Le Monde, 4 juin 1988 et Hérodote, 2e trimestre 2004). Le 24 octobre 1991, M. Médecin envoie un appel de soutien à M. Estrosi depuis l’Argentine, où il est parti pour éviter les foudres de la justice : « Sans vouloir vous donner d’ordre ni de conseil, je vous dis : faites confiance à ces hommes et à ces femmes qui se sont rassemblés, aujourd’hui, autour de M. Estrosi et de l’équipe qui a refusé de continuer sans en appeler au peuple. » Une vive querelle avait déchiré la droite niçoise : après la fuite de M. Médecin, fallait-il provoquer de nouvelles élections municipales ?
Ancien champion de moto, M. Estrosi n’a guère fait d’études, et, contrairement à certains, cela se ressent désagréablement sur sa finesse intellectuelle, d’où ses surnoms : « bac moins 6 » et « le motodidacte ». Il n’a guère travaillé non plus, sauf pour diriger brièvement une entreprise experte en fraude fiscale (lire ci-dessous). Partisan des alliances avec le F.N. disions-nous. Dans un entretien à Minute du 11 mars 1998, M. Estrosi déclare : « Dire “moi je suis là pour empêcher M. Le Pen d’exercer des responsabilités parce qu’il est xénophobe” ne me semble pas la meilleure méthode pour être crédible et efficace. »Difficile de lui reprocher une discordance entre son discours et ses actes : il n’aura de cesse d’obtenir une alliance avec l’extrême droite en Provence-Alpes-Côte-d’Azur(P.A.C.A.), et il s’en est fallu de bien peut qu’il ne parvînt à ses fins.
Après les élections régionales, la droite et l’extrême droite ont exactement autant de conseillers. M. Estrosi fait tout pour arracher un accord avec le F.N. ; il est soutenu par M. Peyrat, maire de Nice et ancien du fn, M. Luca, député-maire R.P.R. de Villeneuve-Loubet, et M. Delaunte, maire de Cannes. Sans l’opposition résolue de M. Léotard et la médiatisation inédite de ces manœuvres de couloir (qui s’étaient déroulées sans encombre en 1986), M. Estrosi aurait pu faire la soudure. À noter que l’accord proposé par M. Le Pen est d’une simplicité biblique : le F.N. élit M. Balladur en Île-de-France et la droite élit le Führer du fn en P.A.C.A.(2). - Frustré de son accord avec les néofascistes, M. Estrosi accueillera cependant le plus d’anciens conseillers F.N. possible, comme M. Crépin, M. Gost, et Tarelli, au sein du groupe R.P.R. puis U.M.P., afin de prendre la présidence du groupe à M. Léotard et de s’allier ponctuellement avec le fn (Droite, extrême droite : les amitiés particulières, brochure du M.J.S., 2001). Il ne manquera pas de s’exprimer dans L’Hebdo du quotidien , journal d’extrême droite, le 8 mars 2000, dans Minute le 14 juin de la même année, et de nouveau dans Minute, en 2003 (Le Monde, 20 septembre 2003).
Homme de droite très à droite et logique avec lui-même, aussi. En 1997, M. Estrosi fustige la loi Guigou sur l’immigration en des termes lepénistes :
« Quand vous supprimez l’AGED pour certaines familles, mettez sous condition de ressources les allocations familiales, supprimez les abattements fiscaux sur certains emplois familiaux, ne s’agit-il pas de faire des réserves contre les familles françaises au bénéfice des futures familles immigrées ? »
Il ne cache pas son hostilité virulente au pacte civil de solidarité (Pacs) et à la Gay pride :
« Une société qui céderait à la provocation de ces défilés exhibitionnistes pour accorder les mêmes droits à des couples homosexuels qu’à des couples mariés serait une société décadente. » (Ras l’Front n° 58, juin 1999).
Il a aussi lancé au socialiste Gérard Gouzes :
« Vous ne méritez pas d’être français ! »
Élu député en 1993, M. Estrosi a vu son élection annulée pour avoir financé illégalement sa campagne électorale (dons ne respectant pas la législation, règles de transparence financière violées) et il a été déclaré inéligible pour un an ([titre]Le Monde, 18 décembre 1993). Ce n’est pas le seul ennui de M. Estrosi. Il avait déjà écopé d’un redressement fiscal de 3,8 millions de F quelque temps plus tôt, malgré sa contestation devant le tribunal administratif de Nice, qui l’a débouté le 7 novembre 1991 (Le Monde, 17 novembre 1991). Et le mandataire financier Ulrich Benamar a déclaré au juge Philippe Dorcet, le 22 novembre 2002, qu’il avait blanchi 400 000 F en 1999 pour le profit personnel de M. Estrosi. À en croire M. Benamar, cela ferait partie d’un système de blanchiment représentant plusieurs dizaines de millions de F destiné à des personnalités de la droite des Alpes-maritimes. En tout cas, une enquête a été ouverte par le parquet de Nice pour « abus de biens sociaux, corruption et trafic d’influence »(Le Monde, 27 et 30 novembre 2002). Peu de temps auparavant, M. Benamar s’est passer à tabac puis mutiler par des inconnus (Le Parisien, fin novembre 2002).
(2) M. Chirac était au courant et a approuvé : cf. Éric Zemmour, L’Homme qui ne s’aimait pas, éd. Balland, 2002. Quant à M. Sarkozy de Nagy-Bocsa...
4eme épisode : Eric Raoult !!
Éric Raoult : Transfuge du chiraquisme
Chiraquien de choc, M. Raoult est un des premiers à soutenir le président du R.P.R., en 1994, contre le Premier ministre Édouard Balladur. Il reçoit le ministère de l’Intégration après le triomphe de son champion. Il est cependant permis de douter des qualités de M. Raoult à occuper ce poste. Candidat aux élections législatives de 1986, M. Raoult diffuse un tract où l’on peut lire ceci : « Notre pays à nous, ce n’est pas Tjibaou, Françoise Sagan, Harlem Désir ou Krasucki. C’est la France immortelle qui derrière Jeanne d‘Arc, Charles Martel, Napoléon et de Gaulle a fait de notre pays une nation éternelle, admirée partout dans le monde. » (Le Canard enchaîné, 31 mai 1995). Ce n’est qu’un début. À l’Assemblée, on lui doit, le 14 octobre 1988, ceci :
« On sait que, dans un établissement scolaire, comme me l’expliquait récemment le directeur d’un établissement, sur 349 enfants, seuls 12 ne sont pas d’origine islamique à la rentrée scolaire qui vient d’intervenir. » ;
le 30 mai 1989 :
« La loi Pasqua [abrogée] était un froncement de sourcils face aux clandestins et face aux pays de départ, la loi Joxe sera un clin d’oeil au tiers monde. Le cocktail de ce texte et de l’application du R.M.I. donnera un nouvel R.M.I. spécial : la remontée majorée de l’immigration. » ;
le 21 novembre 1990 : « Dans nos banlieues difficiles, on ne joue plus West Side Story, mais Black Beur Story, sans musique, mais avec beaucoup plus de violence. » ;
dans Globe Hebdo du 14 juillet 1993, il se déclare favorable à l’amendement Marsaud qui légalisait le contrôle au faciès ; dans Le Figaro du 2 avril 1994, il se demande « si parfois on ne fait pas “trop de Veil” et “pas assez de Pasqua” ».
En 1993, M. Raoult choisit comme suppléant le maire de Montfermeil Pierre Bernard, qui siègera à l’Assemblée nationale de 1995 à 1997. M. Bernard est un ami du milicien Paul Touvier et cette amitié n’a manifestement rien d’une simple relation personnelle. Maire de Montfermeil de 1983 à 2001, il a exprimé à mainte reprise son racisme, sa xénophobie et son intégrisme catholique. Il a été condamné le 21 novembre 2002 à 1 500 € d’amende et à 750 € de dommages et intérêts (versés au Mrap) pour diffamation raciale.
Entre autres propos du même genre :
« La vie dans la cité des Bosquets est pire qu’à Auschwitz. » (Libération, 2 août 1996) ;
« Mon avis plusieurs fois exprimé est qu’il serait temps de tirer un trait sur ce passé [...] que nous ne pouvons pas encore connaître puisque aucun chercheur n’a le droit de donner une version autre que la version officielle dont une grande partie est écrite dans les actes du procès de Nuremberg. Contrevenir à ce jugement des vainqueurs contre les vaincus (Staline jugeant h*****, quelle mascarade), c’est s’exposer à la loi liberticide de monsieur Gayssot, qui a déjà fait assez de victimes. » (La Gerbe, journal municipal, novembre 1997) ;
« Plus de démocratie, le pouvoir est dans la rue. C’est la démocratie qui s’impose par le vol, la casse, la violence, magnifique orchestration par la Nouvelle Idéologie Dominante (regroupement de la gauche battue et revancharde) qui provoque l’Agitation servie par une habile propagande et une Organisation très au point. Agitation-Propagande-Organisation, schéma type de la guerre révolutionnaire qui est actuellement imposée aux Français. » (La Gerbe, avril 1994)
« La France est devenue Carthage, car au fond d’officines obscures mais efficientes, le mot d’ordre est lancé : “Delenda est Carthago”, il faut détruire la France. Qui ? Pourquoi ? En 1789, le même mot d’ordre avait été donné à partir des salons orléanistes et des lupanars du Palais-Royal, qui recevaient tous deux leurs consignes des loges maçonniques. Les mêmes gens, avec les mêmes moyens, engendrent les mêmes effets : la prévarication révolutionnaire est devenue maire de la corruption républicaine. [...] Ce sont des termites, des vers, des annélides visqueuses [sic], qui rongent les racines de l’arbre de Saint Louis. » (La Gerbe, février 1995).
Le 28 mai 2002, M. Raoult a encore parlé de son « ami Pierre Bernard » lors d’un meeting où l’on pouvait aussi voir M. Sarkozy. Les amis de mes amis sont mes amis ? En tout cas, M. Raoult est un des premiers élus U.M.P. à avoir prôné le ralliement à l’ancien maire de Neuilly. Il y voit sans doute la vraie image de la « France éternelle ».
5eme et 6eme : Marini et Alduy
Philippe Marini et Jean-Paul Alduy : Le fascisme est à l’honneur
Membre du très à droite Conseil national des indépendants et paysans (C.N.I. ou C.N.I.P.) ainsi que de l’U.M.P. (le C.N.I. est associé au parti que dirige M. Sarkozy), sénateur-maire de Compiègne, M. Marini est proprement obsédé par la réhabilitation du Dr Alexis Carrel. Le Dr Carrel aurait certainement mérité de rester dans les mémoires s’il était mort en 1918, après son prix Nobel de physiologie et son travail exemplaire pendant la Première guerre mondiale. Mais le Dr Carrel fut aussi, ensuite, un défenseur farouche de l’eugénisme, un membre du Parti populaire français de Jacques Doriot (P.P.F., fasciste) et un vichyste. Il était partisan de l’élimination physique des handicapés dans « un établissement pourvu des gaz appropriés ».
Cela ne gêne nullement M. Marini et sa municipalité, qui n’ont répondu que par l’agressivité aux protestations de l’opposition de gauche. Son adjoint Michel Woimant a même assuré que « Des réformes utiles ont été mises en place par Vichy. » et que l’extermination des handicapés par les nazis n’est qu’une « large application de la peine de mort [à] restituer dans le contexte de l’époque. » (Libération, 18 octobre 2003). M. Marini, présent, s’est bien gardé de le contredire.
Le sénateur-maire de Compiègne nostalgique d’Alexis Carrel n’a pas mesuré son soutien au candidat Sarkozy.
Maire de Perpignan, M. Alduy cherche à réhabiliter l’Organisation armée secrète (O.A.S.), la bande de tueurs, pour la plupart d’extrême droite et parfois néofascistes, qui ont tout fait pour empêcher l’indépendance de l’Algérie et la viabilité du futur pays indépendant, faisant entre 2 500 et 25 000 victimes, en grande majorité arabes. Il a fait inaugurer un grand monument à la gloire de ces criminels, « un cénotaphe de bronze et de marbre : on y voit, attaché à un poteau, un homme qui s’effondre. Cette sculpture symbolise la mort d’un condamné au peloton d’exécution. Sous cette icône est gravée : “Terre d’Algérie”. Dessous, un autre plaque énumère quatre noms : Bastien-Thiry, Degueldre, Dovecar et Piegts. » a indiqué Le Figaro dans son édition des 6 et 7 novembre 2004.
Jean-Marie Bastien-Thiry a été fusillé le 11 mars 1963 pour avoir tenté d’assassiner le général de Gaulle au Petit-Clamart, l’année précédente. Roger Degueldre dirigeait les Commandos Deltas, qui massacraient les Arabes en faisant des tueries dans une profession pendant toute une journée, quand ils ne commettaient pas des attentats à l’explosif, des assassinats, ou des mitraillages de blessés à l’hôpital ; il a été fusillé le 6 juillet 1962. Albert Dovecar et Claude Piegts, membres de Commandos Delta, ont entre autres à leur actif l’assassinat du commissaire de police Gavoury ; ils ont été fusillés le 7 juin 1962.
À l’inauguration, M. Alduy était accompagné du néofasciste Pierre Sidos (Le Canard enchaîné, 12 janvier 2005). M. Sidos a fondé les groupuscules Jeune Nation et l’Œuvre française, puis s’est rapproché d’un ancien militant F.N. qui avait scission en 1981 car il trouvait M. Le Pen un peu mou (Encyclopaedia Universalis, article « L’extrême droite en France » ; Quid 2005, p. 897).
Ce monument a servi de modèle à de Marignane, autorisé par le maire Daniel Simonpieri - membre du F.N. de 1974 à 1999, puis du M.N.R. jusqu’en 2002 -, qui a rejoint le groupe U.M.P./U.D.F. au conseil général des Bouches-du-Rhône. Au sujet de ce second monument, ni M. Sarkozy de Nagy-Bocsa ni M. Gaudin, maire de Marseille et ancien vice-président de l’U.M.P., n’ont souhaité s’exprimer (Le Canard enchaîné, op. cit.).
Quant à M. Alduy, il est désormais chargé à l’U.M.P. de questions sociales (Libération, 14 décembre 2004).
7eme : Serge Dassault
Serge Dassault : Ça ne vole pas haut
M. Dassault a longtemps été écrasé par la figure de son père Marcel Dassault. À défaut d’en avoir l’envergure, il en a le cynisme absolu en matière politique, le clientélisme sans borne et les mœurs financières douteuses. En 1976, les révélations d’un ancien cadre de Dassault aviation, Hervé de Vathaire, provoquèrent un énorme scandale. L’entreprise fraudait le fisc à l’échelle industrielle ; Marcel Dassault finançait ses campagnes et celles d’un certain Jacques Chirac grâce à une véritable caisse noire (cf. par exemple Laurent Valdiguié, Notre honorable président, éd. Albin Michel, 2002, chapitre 7, « L’incendie Vathaire »). M. Chirac, très lié au groupe Dassault, secrétaire d’État aux Finances pendant certaines truanderies, faillit voir sa carrière brisée, d’autant que les révélations survenaient alors qu’ils n’étaient plus Premier ministre et pas encore président du parti gaulliste ; mais comme Marcel Dassault avait copieusement arrosé la majorité, les giscardiens et les gaullistes historiques ne purent profiter de l’occasion. Depuis, les méthodes du groupe Dassault en France n’ont intéressé personne.
En revanche, la justice belge a condamné M. Dassault fils à deux ans de prison avec sursis pour avoir corrompu deux ministres et un secrétaire général de l’O.T.A.N. La Cour de cassation belge a reconnu sa participation personnelle directe à la corruption active, ajoutant que
« le marché des contre-mesures électroniques a revêtu pour la société ESD [électronique Serge Dassault] une grande importance parce qu’il a permis à cette entreprise de financer et surtout de développer sa technologie, de la tester, d’en prouver la fiabilité et la compatibilité avec les avions F-16 et de s’ouvrir ainsi à un marché virtuel considérable » (Le Monde, 25 décembre 1998).
Il a aussi été condamné à 20 000 F d’amende et 3 000 F de dommages et intérêts par la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris, en 1991, pour « entrave au fonctionnement du comité d’entreprise » (Le Monde, 12 janvier 1991). Enfin, le 21 avril 1997, il a écopé d’un an de suspension de son permis de chasse, 10 000 F d’amende, 10 000 F de dommages et intérêts, du fran symbolique et de la confiscation de son véhicule 4 × 4 pour« chasse à l’aide d’un moyen prohibé » (Le Monde, 23 avril 1997).
Quant à ses idées, elles sont exposées sans fard : c’est un libéral-conservatisme radical, primaire et haineux. Dans Le Figaro du 26 août 2003, il écrivait ainsi que :
« La France va continuer de s’appauvrir, va devenir un pays de fonctionnaires et de chômeurs ! »
Reçu le 10 décembre 2004 par France Inter, il a asséné que « les journaux doivent diffuser des idées saines » et que « les idées de gauche ne sont pas des idées saines » : « nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche qui continuent. »
Mais aussi que :
« la gauche trompe, les syndicats trompent les Français en leur faisant croire des choses qui ne sont pas vraies. » ;
que la France : « va devenir un pays sous-développé [...] nous sommes en train de descendre dans un gouffre. » Bien évidemment, il ne saurait être question de critiquer le coût exorbitant du Rafale, les délais de livraison non respectés, ou d’émettre un doute sur ses qualités militaires : « si on ne peut pas se défendre, on perd la guerre. C’est arrivé plusieurs fois dans la vie de la nation. » Voilà qui est beau comme du Bigeard ou du Pétain.
Pour défendre ses idées, M. Dassault a d’abord racheté le groupe Valmonde, la Socpresse et le groupe L’Express-L’Expansion, ce qui en a fait un des deux plus gros éditeurs de journaux, avec M. Lagardère.
En politique, M. Dassault fut moins heureux. S’il a pris la mairie de Corbeil-Essonnes en 1995 à un parti communiste déclinant, il n’a jamais réussi à devenir député, même en 2002. Ce n’est pourtant pas faute de payer de sa personne : d’après les mauvaises langues, le fils de Marcel Dassault signerait, comme son père, chèque sur chèque à ses électeurs - mais au vu de son casier judiciaire, cette accusation est bien entendu malveillante.
Devant les difficultés du suffrage universel, M. Dassault s’est fait élire sénateur en septembre 2004. Ses collègues sénateurs, même ceux de l’U.M.P., sont excédés par ses manières arrogantes, son manque de savoir-vivre (il laisse par exemple son téléphone portable allumé et l’utilise en pleine séance, ce qui est interdit) et son ignorance superbe de la vie politique.
D’abord chiraquien, il s’est rallié à M. Balladur en 1993, puis à M. Sarkozy de Nagy-Bocsa.
le 8eme : Charles Pasqua !
Charles Pasqua : Des valeurs communes
En 1983, M. Sarkozy de Nagy-Bocsa est devenu maire de Neuilly à la place de M. Pasqua par une manœuvre habile plus que par une négociation. Mais M. Pasqua n’en n’a pas voulu à ce jeune ambitieux. Ils se sont rangés tous deux derrière M. Balladur en 1995, et surtout, M. Pasqua a laissé aimablement sa place de président du conseil général des Hauts-de-Seine, département le plus riche de France à M. Sarkozy. La carrière de M. Pasqua est trop riche pour être résumée par une notice. Des ouvrages fort intéressants lui ont été consacrés, comme La Maison Pasqua du journaliste Nicolas Beau, rédacteur au Canard enchaîné.
Bornons-nous à rappeler ses principaux faits d’armes. De 1964 à 1969, il est le patron du service d’action civique (S.A.C.), la tristement célèbre milice du parti gaulliste. De 1968 à 1981, ses membres auront des ennuis avec la justice pour :
« coups et blessures volontaires, port d’armes, escroqueries, agressions armées, faux monnayage, proxénétisme, racket, incendie volontaire, chantage, trafic de drogue, hold-up, abus de confiance, attentats, vols et recels, association de malfaiteurs, dégradation de véhicules, utilisation de chèques volés, outrages aux bonnes mœurs. » (François Audigier, Histoire du S.A.C., éd. Stock, 2003, p. 462).
Avant 1968, la soumission de la justice était telle qu’aucune instruction n’a pu être menée. Et pourtant, c’était encore pire, puisque Jacques Foccart, successeur de M. Pasqua à la tête du S.A.C., a procédé à une épuration des membres du S.A.C. les plus incontrôlables en 1968/1969 !
A la même époque, il aurait fait installer au Maroc des laboratoires fabriquant de la cocaïne, avec les barbouzes du S.A.C. et du Sdece (services secrets, ancêtres de la D.G.S.E.) ainsi que ses amis Corses, avec ses activités à Pernod-Ricard comme couverture. C’est ce dont l’accuse Mme Jacqueline Hémard, héritière du groupe Pernod-Ricard, depuis 1996, sans avoir jamais été attaquée en diffamation. Quant à M. Hicham Mandari, ancien conseiller du roi, il affirme, sans avoir été attaqué non plus, qu’Hassan II avait interdit à la gendarmerie marocaine de contrôler les camions Pernod-Ricard.
Dans les années 1980, M. Pasqua est un fervent partisan d’alliances avec le fn et de rapprochements idéologiques. Il fait par exemple bruyamment entendre sa voix en faveur du rétablissement de la peine de mort et fait voter une loi scélérate sur l’immigration pendant la première cohabitation (abrogée par la gauche dès 1989). Il tient un discours très musclé aux policiers, qui n’a bien entendu rien à voir avec le meurtre de Malik Oussekine, en décembre 1986.
Au début des années 1990, le clan Pasqua se met à son compte, puis se rallie à M. Balladur. Comme par hasard, ce détachement de M. Chirac signe le début de ses ennuis judiciaires. M. Pasqua est mis en examen depuis mai 2001 dans l’affaire Falcone pour « recel d’abus de biens sociaux » et « financement illégal de campagne électorale » (celle des élections européennes, en 1999). Il risque d’être renvoyé devant la Cour de justice de la République pour trois dossiers de « corruption » relatifs à son deuxième passage au ministère de l’Intérieur (1993/1994). Il est ainsi soupçonné d’avoir accepté de jeux au casino d’Annemasse, alors dirigé par un de ses proches, M. Feliciaggi, dans des conditions illégales, d’avoir contraint la société GEC-Alsthom à lui verser 5,2 millions de F pour autoriser le déplacement de son siège social et d’avoir perçu, lui et son entourage, des sommes d’Étienne Léandri, provenant de 21 millions de F de commission que cet individu (décédé en 1995) avait reçus de la Société française d’exportation des matériels et systèmes du ministère de l’intérieur (Sofremi).
Le fils d’Étienne Léandri, Daniel, conseiller de M. Pasqua, a été condamné en novembre 2003 à dix mois prison ferme et 200 000 euros d’amende dans le procès Elf, peine confirmée en appel le 21 mars 2005. Le fils de M. Pasqua, Pierre-Philippe, réfugié en Tunisie, est lui visé par deux mandats d’arrêt dans les affaires Sofremi et GEC-Alsthom. Son cousin germain été mis en examen en 2002 avec M. Claude Marchiani, frère de l’ex-préfet du Var, dans l’enquête sur les fonds occultes versés à l’occasion d’un marché passé avec Aéroports de Paris.
En juin 2004, le juge monégasque Jean-Christophe Hullin a clos son enquête sur un réseau de blanchiment qui, selon une note de synthèse de la police monégasque du 6 mars 2001, a « largement utilisé le secteur bancaire de la principauté et des relais douteux pour se livrer à des opérations qui ont permis de réinvestir dans des activités légales, l’immobilier, le financement de partis politiques et la mise à disposition d’individus membres du milieu de sommes importantes en liquide. [...] Au niveau national, le groupe Feliciaggi-Tomi est lié au parti politique français dénommé RPF, et notamment son président, l’ancien ministre de l’intérieur Charles Pasqua. Des contacts financiers, téléphoniques et professionnels sont avérés. »
Plusieurs collaborateurs de M. Pasqua sont eux aussi mis en examen dans les affaires Sofremi, Falcone, GEC-Alsthom, etc., notamment M. Marchiani, qui a nommément mis en cause MM. Pasqua et Chirac. Sur toutes ces procédures judiciaires, voir Le Monde des 16 mars 2001, 11 juin 2004, 3 août 2004, 25 décembre 2004 et 1er avril 2005.
Le 7 avril 2004, Libération indique que M. Pasqua pourrait avoir une nouvelle casserole :
« Si ce n’est pas encore de la malversation caractérisée, c’est déjà une référence en matière de gabegie de fonds publics. Entre début 2001 et juillet 2003, le conseil général des Hauts-de-Seine a dépensé au moins 3 millions d’euros dans un projet de centre d’art contemporain finalement annulé par le tribunal administratif pour un mauvais choix de site juste après l’arrivée des premières pelleteuses. »
À l’étranger : l’Internationale réactionnaire
M. Sarkozy de Nagy-Bocsa, fasciné par le parti républicain américain, n’a jamais caché qu’il aurait préféré que la France ne s’oppose pas à l’intervention des États-unis en Irak. Au Proche-Orient, il soutient sans nuance le Likoud, la droite nationaliste israélienne, récusant le point de vue équilibré qui prévaut dans la politique française depuis François Mitterrand : le droit des Palestiniens à un État contre le droit tout aussi légitime d’Israël à la sécurité, dans des frontières sûres et reconnues.
Il est très apprécié par M. Stoiber, le président de la C.S.U. Antenne bavaroise de la C.D.U. (parti démocrate-chrétien), ce parti est très conservateur, tellement d’ailleurs qu’il n’a jamais réussi à placer son candidat à la chancellerie. M. Stoiber se vante d’avoir empêché l’extrême droite de progresser en Bavière, mais vu les moyens employés, il pouvait difficilement en être autrement ! Au conservatisme radical traditionnel, M. Stoiber y a rajouté un libéralisme tout thatchérien, qu’il partage avec sa rivale Angela Merkel, présidente de la C.D.U.
Bref, M. Sarkozy de Nagy-Bocsa est le candidat officiel de la droite dure qui émerge dans un nombre croissant de pays depuis le tournant des années 1970 et 1980. Il est des leurs. Ultralibéralisme économique, ultraconservatisme politique, communautarisme ethnique et religieux, cléricalisme poussiéreux, alliance de circonstance la droite nationaliste israélienne contre les solutions de gauche laïque pour le Proche-Orient : voilà le canevas commun.
Post-scriptum : quelques compliments embarrassants
Rendant compte du premier passage de M. Sarkozy de Nagy-Bocsa à « 100 minutes pour convaincre », en décembre 2002, Minute loue la « courtoisie » du ministre de l’Intérieur avec M. Le Pen, à la différence du « traitement infligé à Guigou, bête noire des électeurs de droite », qui lui a logiquement valu « la jubilante sympathie d’une fraction de l’électorat F.N. »
Dans un entretien au Parisien du 21 novembre 2004, M. Le Pen reconnaît « avoir une certaine considération » pour M. Sarkozy de Nagy-Bocsa, jugeant que « sans lui, la droite serait en coma dépassé » ; que lui et M. Galouzeau de Villepin, « ne trient pas entre les partis démocratiques dont nous sommes ».
Dans un entretien au Progrès du 10 décembre 2004, M. Noir, ancien maire de Lyon condamné à trois reprises pour divers délits financiers, déclare que M. Sarkozy est « Le meilleur capitaine possible pour l’U.M.P.

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